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Edito du mois de mars

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Chères Bryardes, Chers Bryards,

La maîtrise de l’urbanisme est, à mes yeux, la clef de voûte de la gestion municipale.
Hélas, les Maires de la petite couronne parisienne affrontent un contexte qui pousse vers une forte et rapide densification : la pression foncière, la spéculation immobilière, le transfert de la compétence urbanisme aux intercommunalités, la loi SRU et la pression de l’État, le schéma de cohérence territoriale (Scot), etc.

Une politique volontariste
De fait, nous ne pourrons jamais tout maîtriser, puisque la compétence échappe de plus en plus aux Maires. Mais enfin, j’entends rompre avec une forme de fatalisme qui prévalait jusqu’alors pour préserver le Bry que nous aimons. Ce volontarisme nous a déjà permis d’annuler la construction de plus de 250 logements depuis mon investiture ! 250, dont les 60 logements (4 000 m2) qui étaient prévus en lieu et place du gymnase Clemenceau.
Au-delà de la quantité, il faut aussi maîtriser la qualité. Trop de collectifs similaires, et peu qualitatifs, se sont multipliés un peu partout depuis 10 ans. C’est pourquoi, j’ai fait adopter par le Conseil municipal un partenariat avec le CAUE pour la rédaction de chartes qui nous aideront à maîtriser l’urbanisme sur un plan architectural et environnemental (voir dossier urbanisme page 14).
Pour totalement reprendre la main sur l’urbanisme à Bry, nous devrions réviser l’actuel plan local d’urbanisme (PLU) trop permissif à mes yeux. Hélas, ce n’est plus le Maire mais le Territoire Paris Est Marne & Bois (13 villes) qui a la compétence pour édicter les règles qui régiront l’urbanisme dans Bry avec le PLU intercommunal. Je suis farouchement opposé à cette dépossession des Maires et serai de ceux qui se mobiliseront pour, à terme, rendre aux Maires les moyens de maîtriser l’urbanisme.

L’obstacle de la loi
Enfin, un dernier obstacle majeur se dresse face à nous. La loi SRU qui impose 25 % de logements sociaux. Je suis favorable à la mixité sociale, donc à la production de logements sociaux, et ne suis donc pas opposé par nature à cette loi.
Seulement voilà, son application se fait de façon aveugle. L’État impose à la Ville de Bry-sur-Marne de construire plus de 540 logements sociaux d’ici 2025 ! Sauf à créer du social en bloc, ce qui n’est pas souhaitable pour éviter les erreurs des années 70, cela représente 2 000 nouveaux logements en intégrant le social dans les nouvelles constructions pour une vrai mixité ! Étant précisé que chaque nouvelle résidence construite (pavillon ou collectif) augmente mécaniquement le nombre de logements sociaux à produire. Ce raisonnement est intenable.
D’abord, il est en contradiction totale avec le défi de préservation de l’environnement qui exige de maîtriser l’urbanisation et l’imperméabilisation des sols mais aussi de créer de nouveaux espaces verts en milieu urbain. Les épisodes de confinement récents ont montré l’importance d’espaces de respiration indispensables pour les habitants.
On ne peut pas demander aux Maires de « bétonner » toujours plus et « en même temps » de végétaliser. C’est une injonction contradictoire majeure. Ensuite, cette injonction de l’État n’intègre pas les nombreux obstacles auxquels nous sommes confrontés : où trouver les terrains ? Comment maîtriser le prix du foncier pour que les projets de construction aient un équilibre économique ? Comment financer les crèches, écoles, gymnases, salles culturelles dès lors que notre population augmente ? Comment tenir compte des contraintes géographiques (plan de prévention du risque inondation, plan d’exposition au bruit) et de transport ? Comment préserver nos espaces verts, les zones pavillonnaires et la qualité de vie des habitants ? Comment équilibrer logement et développement économique ?

Pour un dialogue constructif avec l’État
Face à ces difficultés, j’ai initié le « collectif des Maires pour un urbanisme maîtrisé », qui réunit 22 Maires du Val-de-Marne, pour entamer un dialogue constructif avec le gouvernement. En nous appuyant sur notre expérience d’élus locaux, nous souhaitons co-construire la loi de demain pour répondre au besoin de logements sociaux en tenant compte des réalités susmentionnées. Nous rencontrerons prochainement la Ministre à cet effet.
En somme, maîtriser l’urbanisme c’est se donner les moyens de gérer convenablement les affaires de la cité en restant maître de ses évolutions plutôt que de les subir. Cela permet, en outre, de porter une politique de préservation de l’environnement et du cadre de vie, d’embellissement et végétalisation de la ville. Comptez sur ma détermination, malgré les difficultés, à ne jamais baisser les bras et à mettre toute mon énergie au service du bien vivre à Bry.

Charles ASLANGUL
Maire de Bry-sur-Marne
Vice-président du Territoire
Conseiller Métropolitain